Portrait de chercheuse - Elena Mugellini
Elena Mugellini est une Florentine pure souche. À l’approche de l’hiver, ses bocaux de sauce tomate sont prêts, mais l’attendent toujours dans son Italie natale, faute au covid-19. C’est un peu par hasard que la fondatrice de l’institut HumanTech arrive à Fribourg, en janvier 2004. Petite fille, elle rêvait de devenir postière. Aujourd’hui, elle est professeure HES ordinaire et responsable d’institut.
En 2002, Elena Mugellini termine ses études d’ingénieure en télécommunication à l’Université de Florence, en Italie. L’année d’après, elle y débute un doctorat sur les systèmes d’information appliqués au e-government. C’est toutefois dans la capitale fribourgeoise que la Florentine achève ce dernier. «Mon responsable en Italie, qui connaissait quelqu’un en Suisse, m’a proposé d’y faire un stage de quelques mois. Je suis arrivée à Fribourg fin janvier 2004, pour trois mois, et finalement je ne suis jamais repartie.» Elena Mugellini termine son doctorat à la HEIA-FR deux ans plus tard. Entre 2006 et 2009, elle y opère en tant que chercheuse, avant d’être nommée professeure. Parallèlement, elle est en charge d’une équipe de recherche.
En 2012, la HEIA-FR réfléchit à la création de nouveaux instituts de recherche. Elle lance un appel d’offres auquel Elena Mugellini et son équipe répondent rapidement. Ils proposent la création d’un institut centré sur l’être humain: HumanTech voit le jour. Depuis quelques années maintenant, animés par la volonté d’améliorer le quotidien des utilisatrices et des utilisateurs, la professeure et son équipe mènent des projets proposant de relever divers défis sociétaux. «Nous travaillons toujours sur des projets de recherche qui font le lien entre la technologie et l’humain. Nous avons cette volonté de comprendre comment elle peut lui rendre service. Comment s’intègre-t-elle dans sa vie? Quels avantages peut-elle lui apporter? Quels inconvénients peut-elle lui éviter? L’humain est toujours au centre».
L’un des projets les plus marquants que retient Elena Mugellini réside dans le développement d’une application ayant pour objectif d’aider les adolescents à acquérir un mode de vie plus sain. L’idée était de développer une application ludique qui donnerait envie aux jeunes d’augmenter leur activité physique et de manger plus sainement. Ce projet européen à grande échelle a marqué l’histoire de l’institut: gros budget, partenariats inédits, échanges multiples… «Outre l’aspect scientifique, ce qui était intéressant, c’était la taille du projet. Lorsqu’on faisait des séances, on était soixante autour de la table. C’était passionnant.»
Le développement de scénarios de déplacement en réalité virtuelle pour les jeunes présentant une déficience intellectuelle est un autre projet de recherche qui revêt beaucoup d’importance pour la Florentine. En collaboration avec la Haute école de travail social, les chercheuses et les chercheurs ont développé un dispositif pilote de réalité virtuelle, au sein duquel les jeunes pouvaient simuler des situations de déplacements, en bus notamment.
Ces deux projets exposent parfaitement ce qui réside au cœur des préoccupations de l’institut HumanTech. Dans ce contexte, l’institut collabore avec des écoles sœurs: la Haute école de travail social, que nous venons d’évoquer, la Haute école de santé, la Haute école de gestion ou encore l’Université. Cette approche interdisciplinaire est aussi une marque de fabrique de l’institut et peut parfois s’avérer compliquée, chaque discipline détenant sa propre méthodologie. Mais lorsque cela fonctionne, relève Elena Mugellini, «c’est magnifique». Parallèlement à leurs activités en milieu scientifique, les étudiants et chercheurs de l’institut HumanTech mènent également d’autres projets avec différentes entreprises, locales et internationales, ainsi qu’avec diverses associations faîtières.
Aujourd’hui, Elena Mugellini partage son énergie entre le développement d’axes de recherche et la formation des talents de demain. En accompagnant ses étudiants sur des projets innovants, elle accorde une place toute particulière au contact humain. «Un élément caractéristique de l’institut HumanTech est la formation des jeunes, notamment les doctorants. C’est quelque chose de très important pour moi. J’ai eu la chance d’être accompagnée et c’est de cette manière que j’ai pu m’épanouir professionnellement.»