Depuis six ans, Daia Zwicky est à la tête de l’institut iTEC. Il y développe le béton du futur, qui reçoit régulièrement les honneurs de la presse. Portait d’un expert en génie civil, dont les recherches changent la face des constructions de demain.
iTEC

La Tribune de Genève, la RTS, la NZZ… Nombreux sont les organes de presse ayant consacré récemment un article aux travaux menés par Daia Zwicky. Son «béton de bois» est une avancée majeure pour la construction. «Le béton classique est un matériau merveilleux dont les avantages sont connus des ingénieurs depuis une centaine d’années. Mais il présente également quelques désavantages, comme son poids, et, surtout, son écobilan. C’est pour cette raison que nous avons imaginé un béton alternatif, composé à plus de 50% de sciure de bois», précise le chercheur.

Daia Zwicky rejoint la HEIA-FR il y a presque quinze ans. Avant ça, le Zurichois obtient un diplôme d’ingénieur civil à l’EPFZ, en 1996, et un doctorat en 2002. Le chercheur rejoint ensuite un bureau d’ingénieur zurichois, où il officie quatre ans, avant de quitter la Suisse pour Barcelone. En septembre 2007, il obtient un poste de professeur à la HEIA-FR et rejoint le groupe de compétences «matériaux et innovation», dont il obtient la direction en 2010. Il y a six ans, à la suite de la création des instituts, le conseil de l’iTEC en fait son directeur, poste qu’il occupe encore aujourd’hui.

L’institut iTEC est composé de quatre axes de recherches principaux: structures, géotechnique, sol et eau ainsi que transports et mobilités. «Des axes dont les réalités sont très différentes», précise Daia Zwicky. «Personnellement, je reste lié au domaine des structures et de la construction. Je m’intéresse particulièrement à l’application de matériaux composites de haute performance, en fibres de carbone, de verre ou de basalte. Les fibres naturelles telles que le lin, le chanvre ou l’ortie m’intéressent également. Le fil rouge de mes recherches est de soutenir les partenaires industriels en développant des produits commerciaux innovants afin de renforcer les structures existantes et de développer des applications nouvelles.»

Parallèlement, le chercheur travaille au développement d’un béton alternatif. S’il dispose de nombreux avantages – composition simple, coulage, souplesse – le béton présente différents désavantages tel que son poids et sa pauvre conduction de chaleur. Alors, Daia Zwicky développe le projet d’y ajouter de la sciure de bois, afin d’en modifier les propriétés. «Actuellement, nous mettons en place une série de tests afin de déterminer quelle composition est la plus adaptée aux différentes utilisations: murs, dalles, etc.» Une idée ingénieuse et écologique, puisque la plupart du temps, la sciure est considérée comme un déchet.

Daia Zwicky revient encore sur les différents liens entre iTEC et blueFACTORY: «Nous avons participé à la réflexion autour de la construction du Smart Living Lab (SLL) sur blueFACTORY. Cela nous a permis d’acquérir une bonne visibilité et de lever des fonds pour la recherche. La construction du nouveau bâtiment du SLL nous permettra indirectement de tester nos développements. Au sein du bâtiment, différentes surfaces d’essai seront mises en place pour tester des éléments dans des conditions réelles.» Il revient sur l’importance du lieu: «Le SLL est le lieu de collaborations entre l’EPFL, la HEIA-FR et l’Université de Fribourg. C’est un véritable pôle d’innovation, notamment pour le développement de l’habitat du futur.»

Répertoire des compétences HES-SO

4 juin 2021