Un brancard low tech conçu à la HEIA-FR a été fabriqué et testé au Rwanda! Ce prototype avait été développé l’an dernier par Michael Progin dans le cadre de son travail de Bachelor en génie mécanique.

Dans le cadre d’un projet swissuniversities, la HEIA-FR et la Haute école de gestion Fribourg (HEG-FR) ont réalisé une étude de marché et de faisabilité en vue du déploiement d’un brancard low tech dans des pays en voie de développement ou en Europe. Ce brancard modulable est facile à fabriquer et à réparer avec peu de ressources matérielles et financières.

Rencontres et essais en conditions réelles

Dans ce contexte, Michael Progin, devenu collaborateur scientifique à la HEIA-FR, et Greta Balliu, professeure à la HEG-FR, se sont rendus au Rwanda en juin 2025 pour réaliser des essais sur le terrain en collaboration avec le CICR Rwanda.

Un atelier mécanique y a fabriqué le prototype sur la base du manuel préparé par le diplômé de la HEIA-FR. « Le brancard a pu être construit sur place avec des équipements très sommaires. Il y avait quelques différences dans l’interprétation des plans : cela pousse à prendre du recul et à appréhender certains détails autrement », explique Michael Progin.

En périphérie de Kigali, cinq sauveteurs du CICR Rwanda ont ensuite assemblé le prototype et transporté un volontaire en utilisant les différentes configurations du brancard. Le bilan est positif et leurs retours ont permis de continuer à optimiser certains aspects de conception et d’utilisation.  

Contribuer à l’économie locale

« Le CICR Rwanda a exprimé son intérêt à déployer environ 500 brancards de ce type dans tout le pays. Jusqu’à présent, tous leurs brancards sont importés. Les fabriquer sur place selon les principes du low tech représenterait une alternative nettement moins couteuse, qui bénéficierait également à l’économie locale », ajoute le Michael Progin.

En effet, ce séjour avait aussi pour but de rencontrer des associations et institutions rwandaises susceptibles de contribuer à la fabrication des brancards. Des échanges ont notamment eu lieu avec une coopérative de femmes rescapées du génocide du Rwanda, une association formant de jeunes mères célibataires, ainsi qu’avec l’Université et la Banque de Kigali.

L’objectif était également d’assurer la durabilité du projet de recherche, afin qu’il puisse être repris et porté localement par ces coopératives. Il s’agissait de créer une véritable valeur ajoutée à travers la génération d’emplois, la valorisation des savoir-faire féminins, le développement de compétences techniques et l’innovation low-tech adaptée aux réalités locales. Grâce aux plans de fabrication et à ces contacts, le but est que ces parties prenantes aient toutes les cartes en main pour déployer le projet sur place de façon autonome.

Une alternative européenne

Dans le cadre de l’étude de marché axée sur l’Europe, un deuxième prototype a été produit en Suisse, en collaboration avec Sottas SA, Tuborex et l’atelier de couture de Delphine Baeriswyl. « Grâce à leurs expertises, nous avons pu améliorer le concept au niveau de sa fabricabilité », salue Michael Progin.

Brancard CH Complet Julien.Jpeg
Brancard CH Lit Fernando Greta.Jpeg

Au départ : un travail de Bachelor

Michael Progin a développé ce brancard modulable selon les principes du low tech en 2024, dans le cadre de son travail de Bachelor en génie mécanique, avec le soutien de Fernando Santana (HEdS-FR), Julien Donzallaz (SAS) et Xavier Haberkorn (Rega). Son projet de diplôme s’était achevé en beauté avec un test concluant sur le terrain, accompli par les sauveteurs bénévoles de la colonne de secours de Bulle.

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25 giugno 2025